Axe de recherche
Maladies infectieuses et soins aigus
Thème de recherche
Infection, immunité et inflammation
Adresse
CHUSJ - Centre de Recherche
Sur le Web
Les objectifs à long terme du laboratoire sont de caractériser les interactions hôte-pathogène et de découvrir de nouveaux traitements thérapeutiques dans le contexte des virus herpétiques. Ces virus peuvent avoir des conséquences autant mineures que très sérieuses pour les nouveau-nés, les enfants ainsi que les adultes. Les travaux du laboratoire focalisent sur la voie de transport utilisée par le virus herpès simplex de type 1 (VHS-1), qui s’assemblent au noyau en identifiant les molécules impliquées et en caractérisant leurs mécanismes d'action. Ce mode de transport est particulier, car lors de l'infection, les capsides virales ne peuvent quitter le noyau pour rejoindre le cytoplasme via les pores nucléaires puisque trop volumineuses. Elles s'échappent plutôt du noyau par un processus singulier impliquant leur bourgeonnement au travers de la membrane nucléaire interne pour produire des virions enveloppés suivi de leur fusion avec la membrane nucléaire externe, générant ainsi des capsides nues dans le cytoplasme. Ce processus n’est toutefois pas unique aux virus herpétiques, car il a été démontré plus récemment qu’il est utilisé par les cellules pour exporter des particules de haut poids moléculaire de type hnRNP hors du noyau. Ces travaux démontrent, une fois de plus, que les virus sont d’excellents modèles pour étudier les processus cellulaires.
Avancées du labo
Afin d'étudier le transport intracellulaire du VHS-1, le labo a mis au point un essai in vitro unique au monde pour reconstituer cette étape, ce qui leur a permis de confirmer le précédent modèle. Cet essai, couplé à la spectrométrie de masse, a aussi permis l'identification des composantes cellulaires et virales présentes sur les capsides nucléaires, que le labo caractérise actuellement. Puisque le processus de sortie du virus est peu connu, le laboratoire examine également le rôle d'une glycoprotéine virale nommée gM. Cette protéine est rapidement et spécifiquement ciblée au noyau pendant l’infection, et ce avant même que le virus n’en sorte. Elle interagit en outre avec plusieurs protéines qui régulent la fusion induite par le virus et que l’équipe tente de mieux comprendre. Une autre étape particulière du transport du VHS-1 est sa réintégration dans la voie classique de biosynthèse au TGN, où les travaux du Pr Lippé et d’autres laboratoires ont démontré que le virus acquiert vraisemblablement son enveloppe finale par un processus que le labo tente de clarifier. Une fois enveloppé, le laboratoire a démontré que le virus voyage par les voies classiques de sécrétion impliquant la protéine kinase D de l'hôte. Des travaux récents du laboratoire suggèrent toutefois que les effecteurs de cette kinase jouent des rôles multiples tout au long de la voie de sortie du virus.
Le VHS-1 a donc un cycle de vie très complexe, mais les détails mécanistiques demeurent nébuleux. En outre, on connaît peu de la contribution de la cellule à toutes ces étapes. Afin de mieux comprendre le rôle des protéines de l'hôte dans la propagation du virus, un programme de protéomique a donc aussi été mis sur pied. Outre les résultats ci-haut mentionnés, ce programme a permis l'identification de 49 protéines incorporées dans les virus matures. Une étude par ARN d'interférence a confirmé que plusieurs de ces protéines modulent la propagation du virus. Il ne reste maintenant qu’à mieux comprendre leurs modes d'action. En parallèle, le laboratoire étudie le processus de maturation du virus par virométrie de flux, une approche hautement innovatrice développée par le Pr Lippé qui permet d'examiner individuellement et même d'isoler les particules virales. Cet outil permet maintenant au labo d’analyser diverses étapes de maturation des particules virales.
Sommaire de carrière
Le Pr Lippé a complété sa formation en biologie cellulaire et virologie aux universités de Montréal (BSc), McMaster (MSc) et de la Colombie-Britannique (PhD) ainsi qu’un stage postdoctoral à l’EMBL en Allemagne. Il a ensuite établi son laboratoire en 2001 au Département de pathologie et biologie cellulaire de l’Université de Montréal à titre de professeur adjoint, puis agrégé et finalement titulaire. En 2019, son équipe s’est jointe au nouveau Centre de recherche du CHU Sainte-Justine, où le Pr Lippé poursuit ses travaux tout en maintenant son affiliation la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.
Laboratoire
Laboratoire du Dr Roger Lippé