Axe de recherche
Pathologies fœtomaternelles et néonatales
Thème de recherche
Développement fœtal et prématurité
Adresse
CHUSJ - Centre de Recherche
Fax
514 345-4801
Une avancée dans les microparticules ouvre de nouvelles perspectives thérapeutiques - une nouvelle ligne d’attaque
Une des caractéristiques majeures de la pharmacologie d’aujourd’hui est de multiplier les angles d’attaque contre la maladie. Par exemple, contre le cancer, nous utiliserons divers inhibiteurs à différents stades de la production cellulaire, ou encore nous tenterons d’« asphyxier » les tumeurs en empêchant la prolifération de vaisseaux sanguins. Les microparticules (MP), notamment celles tirées des lymphocytes, présentent deux fronts d’attaque inédits, comme le montrent nos travaux. Nos découvertes s’inscrivent dans le domaine nouveau des microparticules, et en ciblant celles qui sont issues des lymphocytes, nous attaquons les maladies sur deux fronts, soit la prolifération cellulaire et l’angiogénèse.
Jeune et prometteur
Le secteur des MP est aussi jeune que prometteur. Ces particules se présentent en quelque sorte comme les résidus de la mort cellulaire, notamment des plaquettes sanguines, des cellules endothéliales et des lymphocytes. Nous connaissions depuis un certain moment l’existence des MP, mais nous ignorions totalement qu’elles étaient capables de jouer un rôle thérapeutique. Or, des travaux menés sur les microparticules endothéliales par d’autres groupes de chercheurs ont mené à la découverte de propriétés coagulantes. Nos travaux de recherche ouvrent deux autres filières inédites. Premièrement, elles démontrent une action des microparticules contre la prolifération cellulaire contre les cancers. Dans certains tests chez la souris, elles ont réussi à réduire la croissance de la tumeur de 70 %. Ensuite, dans nombre d’autres maladies, notamment la rétinopathie du prématuré, les microparticules lymphocytaires (MPL) pourraient s’avérer anti-angiogéniques.
Un des problèmes de la chimiothérapie tient à ses effets secondaires énormes chez les patients parce qu’elle attaque également les cellules non cancéreuses. C’est une situation que les MPL pourraient contribuer à corriger. Elles ne tuent pas les cellules cancéreuses, mais elles contribueraient à freiner leur multiplication. Cela voudrait dire qu’une chimiothérapie, d’un traitement à l’autre, pourrait s’avérer moins éprouvante pour les patients parce que les MPL auraient bloqué l’augmentation du nombre de cellules cancéreuses entre deux traitements.
Médecine personnalisée
La production industrielle des MP est relativement facile et leur coût de fabrication est faible. Par contre, à côté d’une telle approche de masse, une de leurs vertus les plus intéressantes tient au potentiel qu’elles démontrent pour une médecine personnalisée. Elles ouvrent la porte à un traitement ajusté au patient. Nous pourrions donc faire une prise de sang au patient, en extraire les lymphocytes et, après en avoir fait la culture et les avoir traités pour obtenir des microparticules, les réinjecter. Le risque de rejet de même qu'une foule d’effets secondaires en seraient donc atténués. Il reste par contre à faire la preuve de toutes ces vertus des microparticules lymphocytaires. Jusqu’ici, la démonstration a été faite in vitro et in vivo chez la souris. Par contre, le plein potentiel reste encore à valider.