Centre de recherche
jeudi 30 novembre 2023
Communiqué de presse
Impression 3D de valves cardiaques : une percée majeure réalisée par une équipe du CHU Sainte-Justine
MONTRÉAL, le 30 novembre 2023 – Imprimer des valves cardiaques fonctionnelles? C’est l’incroyable pari réussi par le chercheur Houman Savoji et son doctorant Arman Jafari, qui fait l’objet d’une nouvelle publication dans la prestigieuse revue Advanced Functional Materials. Les auteurs sont en effet parvenus à produire une bio-encre permettant d’imprimer des valves cardiaques fonctionnelles et durables. Une percée majeure porteuse d’espoir pour améliorer le pronostic des enfants atteints de malformations cardiaques.
Le bon composé pour des valves cardiaques biomimétiques
Le génie tissulaire est une avenue particulièrement intéressante pour créer des tissus et organes vivants, grâce à la combinaison de biomatériaux et de cellules. Ainsi, contrairement aux valves cardiaques mécaniques, par exemple, les valves biomimétiques produites par génie tissulaire se développeraient et grandiraient avec les personnes greffées. De tels tissus et organes pourraient être fabriqués grâce à une imprimante 3D – à partir d’une bio-encre telle que celle développée dans le laboratoire d’Houman Savoji, chercheur au CHU Sainte-Justine et professeur à l’Université de Montréal.
« Mon équipe a démontré qu’une encre composée d’alcool polyvinyle, de gélatine et de k-carraghénane permet d’imprimer des valves cardiaques qui s’ouvrent et se ferment correctement et qui possèdent des propriétés de biocompatibilité et d’anti-thrombogénicité in vitro et in vivo. Elles fonctionnent bien dans un environnement comme celui du corps humain, et ce, tant pour des tailles pour adultes que pédiatriques », explique le chercheur. Ce composé permet également d’établir une structure (appelée « échafaudage ») dans laquelle les cellules souches peuvent croître jusqu’à la remplacer par un tissu entièrement vivant.
Mieux : lors des tests en laboratoire, les valves créées généraient moins d’effets négatifs que les valves mécaniques ou animales actuellement utilisées chez les patientes et patients. « Ces résultats permettent de croire que nos valves entraîneraient moins de complications et de risques que celles qui sont utilisées actuellement lors de greffes, se réjouit Arman Jafari. Et comme il s'agit d'un tissu artificiel biomimétique, cela signifie qu'à l'avenir, ces valves pourront potentiellement se développer en même temps qu'un enfant transplanté, réduisant ainsi le nombre d'interventions chirurgicales nécessaires. »
Dans les années à venir, les auteurs comptent poursuivre leurs recherches avec des essais in vivo, afin que cette technologie soit un jour disponible pour nos petites patientes et petits patients.
Sur la photo : Arman Jafari montre une valve cardiaque fraîchement imprimée avec la nouvelle bio-encre. Photo ci-haut : impression d'une valve cardiaque dans le laboratoire du chercheur Houman Savoji. © CHU Sainte-Justine (Véronique Lavoie).
– 30 –
Autre source / renseignements
Personne-ressource auprès des médias
Geneviève Martel
Conseillère - relations médias et relations externes
CHU Sainte-Justine
514 345-7707
relations.medias.hsj@ssss.gouv.qc.ca
Personnes nommées dans le texte
À propos de l’étude
L’étude « Formulation and Evaluation of PVA/Gelatin/Carrageenan Inks for 3D Printing and Development of Tissue-Engineered Heart Valves » est publiée par Arman Jafari, … Gregor Andelfinger et Houman Savoji dans la revue Advanced Functional Material. La recherche a bénéficié d’un soutien financier du Fonds de recherche du Québec – Santé, du Conseil de recherches en sciences naturelles et génie du Canada, de l’Institut TransMedTech, du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal. Arman Jafari a également bénéficié d’une bourse doctorale du FRQS et d’une bourse d’excellence de la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.