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lundi 17 juillet 2023

Les commotions cérébrales sont sans conséquence sur le QI des enfants

La préoccupation ressentie par les parents lorsque leur enfant se blesse est sans doute commune à tous. Cette préoccupation est particulièrement intense lorsqu’il s’agit d’une commotion cérébrale. Mais une nouvelle étude à laquelle le CHU Sainte-Justine a participé, publiée aujourd’hui dans la revue médicale Pediatrics, contribuera sans doute à rassurer un peu les parents.

Les résultats, tirés des visites dans les salles d’urgence d’hôpitaux pour enfants du Canada et des États-Unis, montrent que le quotient intellectuel (QI) et l’intelligence ne sont pas affectés de façon significative sur le plan clinique par les commotions cérébrales chez les enfants.

L’étude menée par Keith Yeates et la postdoctorante Ashley Ware de l’Université de Calgary compare 566 enfants ayant subi une commotion cérébrale à 300 enfants ayant subi des lésions orthopédiques. Les enfants étaient âgés de 8 à 16 ans et ont été recrutés dans le cadre de deux études de cohorte. La cohorte canadienne comprend des données recueillies dans la salle d’urgence du CHU Sainte-Justine, ainsi que dans les salles d’urgences des hôpitaux pour enfants de Calgary, de Vancouver, d’Edmonton et d’Ottawa, où les patientes et les patients ont passé des tests de QI trois mois après le choc.

La cohorte américaine a été menée dans deux hôpitaux pour enfants de l’Ohio, où les jeunes ont passé des tests de QI 3 à 18 jours après le choc.

« Depuis de nombreuses années, des inquiétudes planent concernant l’effet des commotions cérébrales sur le fonctionnement intellectuel des enfants », explique Miriam Beauchamp, neuropsychologue, détentrice de la Chaire de recherche du Canada sur les traumatismes crâniocérébraux pédiatriques et chercheuse responsable de l’étude au CHU Sainte-Justine.

« Les données à ce sujet sont mitigées et les opinions sont variées au sein de la communauté médicale. En effet, il était difficile de tirer des conclusions valides scientifiquement, car la taille des groupes étudiés était toujours trop petite. De plus, démontrer l’absence d’une différence sur le QI suite à une commotion cérébrale est plus difficile à prouver que la présence d’une différence », explique la chercheuse.

En combinant les cohortes canadiennes et américaines, la présente étude s’est appuyée sur un vaste échantillon et a permis aux chercheuses et chercheurs de l’Université de Montréal et de leurs collègues des universités de Calgary, d’Edmonton, de Vancouver, d’Ottawa, d’Atlanta, du Utah et de l’Ohio, de tester des patientes et patients qui présentaient un large éventail de caractéristiques démographiques et cliniques. 

« Nous avons examiné le statut socio-économique, le sexe, la gravité des lésions, les antécédents de commotion cérébrale et la présence ou non d’une perte de conscience au moment de l’accident », explique Keith Yeates, professeur au département de psychologie de l’université de Calgary et auteur principal de l’article. « Aucun de ces facteurs n’avait d’incidence sur les résultats. De manière générale, les commotions cérébrales ne sont pas associées à un QI inférieur, ce qui est une excellente nouvelle à transmettre aux parents ! »

Les enfants ayant subi une commotion cérébrale ont été comparés à des enfants ayant subi des lésions orthopédiques autres qu’une commotion cérébrale afin de tenir compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le QI, tels que le contexte démographique, et l’expérience du traumatisme et de la douleur. Les scientifiques ont ainsi pu déterminer si le QI des enfants était différent de celui auquel on pourrait s’attendre en l’absence de commotion cérébrale.

"Les médecins peuvent maintenant rassurer les parents. Ils peuvent également répondre aux enfants qui s'inquiètent des conséquences de leur accident. Il est important de comprendre qu'une commotion cérébrale n'est pas susceptible de modifier le QI ou l'intelligence", explique le Dr Jocelyn Gravel, pédiatre et urgentologue au CHU Sainte-Justine.

Un autre point fort de l’étude est qu’elle intègre deux études de cohorte, l’une testant les patients quelques jours après leur commotion et l’autre après trois mois.

« Ce délai d’évaluation confirme nos conclusions explique Miriam Beauchamp, aussi professeure au département de psychologie de l’Université de Montréal. Nous pouvons démontrer que même dans les premiers jours et les premières semaines suivant la commotion, lorsque les enfants présentent des symptômes comme des maux de tête et une lenteur à traiter de l’information, leur quotient intellectuel n’est pas affecté. Il en va de même trois mois plus tard, lorsque la plupart des enfants se sont remis des symptômes de la commotion. Grâce à cette étude, nous pouvons affirmer qu’invariablement, nous ne nous attendons pas à ce que le QI diminue entre le moment où les enfants présentent des symptômes et celui où ils se sont rétablis. »

Elle ajoute : « C’est rassurant pour les parents. »
 

À propos de l’étude

L’article « IQ After Pediatric Concussion » par Ashley L. Ware, Matthew J. W. McLarnon, Andrew P. Lapointe, Brian L. Brooks, Ann Bacevice, Barbara A. Bangert, Miriam H. Beauchamp, Erin D. Bigler, Bruce Bjornson, Daniel M. Cohen, William Craig, Quynh Doan, Stephen B. Freedman, Bradley G. Goodyear, Jocelyn Gravel, Leslie K. Mihalov, Nori Mercuri Minich, Gerry Taylor, Roger Zemek and Keith Owen Yeates, a été publié le 17 juillet 2023 dans Pediatrics. Le financement de l’étude a été assuré par le National Institutes of Health (NIH), le Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC), la chaire de recherche Ronald and Irene Ward Chair in Pediatric Brain Injury, le Harley N. Hotchkiss, et le Alberta Children’s Hospital Foundation.

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À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine

Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus efficaces et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit 295 chercheuses et chercheurs dont plus de 163 œuvrent en clinique et plus de 580 étudiantes, étudiants et stagiaires de recherche postdoctorale. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada.
recherche.chusj.org
@CR_CHUSJ

Source:
University of Calgary
Heath McCoy

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Mise à jour le 17 juillet 2023
Créée le 17 juillet 2023
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