MONTRÉAL, le 15 décembre 2023 – La réalité virtuelle offre un potentiel remarquable pour réduire la douleur et l’anxiété par rapport aux procédures médicales. Elle est d’ailleurs de plus en plus utilisée dans diverses cliniques et hôpitaux, notamment auprès des enfants. Mais est-ce une solution efficace et acceptable pour l’ensemble de nos jeunes patientes et patients?
C’est la question à laquelle tentent de répondre la chercheuse Sylvie LeMay avec les dentistes pédiatriques Dre Wenjia Wu et Dre Marie-Eve Asselin. Dans un essai clinique lancé en novembre dernier, elles souhaitent mesurer l’efficacité de la technologie Dreamdental © pour réduire l’anxiété et la peur des jeunes qui consultent à la clinique de médecine dentaire du CHU Sainte-Justine. À terme, la chercheuse espère que ces données permettront l’implantation de cette technologie en clinique, afin d’adoucir l’expérience des procédures dentaires chez les enfants agités ou anxieux.
Un outil apprécié des enfants, des parents et du personnel soignant!
Déjà, les résultats de l’étude pilote réalisée en début d’année sont très positifs : la réalité virtuelle est largement appréciée par les parents et le personnel soignant. De petite taille, le casque utilisé permet de naviguer sans bouger la tête, offrant ainsi une distraction sans nuire à la procédure dentaire, ni l’allonger.
La technologie est également bien acceptée par les trois-quarts des enfants suivis à la clinique, dont les besoins dentaires, physiques et psychologiques sont souvent complexes. « Pour un quart des enfants, on a constaté que la réalité virtuelle n’est pas une solution adaptée, parce qu’ils ne supportent pas d’être touchés par exemple, ou parce que le fait d’être coupés de la réalité génère de la détresse. Mais c’est considéré comme une expérience très positive par 75% des enfants, ce qui est très encourageant pour la suite! »
Des données probantes pour une implantation rigoureuse en clinique
L’essai clinique en cours vise à mesurer l’efficacité de la réalité virtuelle pour atténuer l’anxiété et la peur de l’enfant reliée aux procédures dentaires, mais aussi celle de son parent. « Nous allons mesurer l’anxiété et le comportement des enfants et des parents à travers des échelles standardisées et validées, et également de manière objective grâce à l’analyse de la salive, pour mesurer le biomarqueur de stress qu’est l’alpha-amylase salivaire. »
Pour ce faire, au cours de l’année 2024, la chercheuse compte recruter une centaine de jeunes suivis à la clinique de médecine dentaire du CHU Sainte-Justine, dont une moitié fera la procédure avec le casque de réalité virtuelle. L’objectif est de comparer l’efficacité de cette technologie avec celle d’un dessin animé muet sur une télévision murale, qui est la distraction actuellement utilisée à la clinique. Les résultats seront disponibles au cours du printemps 2025.
En savoir plus
Pour en savoir davantage sur la technologie Dreamdental © et sur son utilisation en clinique, consultez le communiqué de presse de l’entreprise. Vous pouvez également lire cet article paru dans La Presse en novembre dernier.