MONTRÉAL, le 20 septembre 2024 – Quelles sont les pratiques de prescription d’opioïdes pour le soulagement de la douleur à domicile chez les jeunes de moins de 18 ans qui ont subi une chirurgie? Un nouveau rapport du Programme de gestion thérapeutique des médicaments (PGTM) dresse pour la première fois un portrait global de la situation dans les centres hospitaliers universitaires (CHU) du Québec, en plus d’identifier plusieurs bonnes pratiques pour prévenir un usage inapproprié de ces médicaments. Des recommandations précieuses pour les prestataires de santé en pédiatrie, surtout dans le contexte actuel de crise des opioïdes.

Cette étude est la plus récente menée par le PGTM, une initiative regroupant les cinq centres hospitaliers universitaires du Québec et qui s’intéresse à l’usage optimal des médicaments. Au premier chef, les autrices et auteurs du rapport préconisent l’utilisation d’ordonnances prérédigées afin de standardiser les pratiques de prescription, selon l’âge et le type de chirurgie. « Il s’agit d’une mesure efficace et assez simple à mettre en place, surtout avec le déploiement des prescriptions électroniques », explique Élaine Pelletier, pharmacienne au CHU Sainte-Justine et co-autrice du rapport. En complément, les jeunes et leurs parents doivent être bien informés des effets bénéfiques attendus et des risques liés aux opioïdes, afin de prendre des décisions éclairées quant à l’administration adéquate de ces médicaments et à leur entreposage.

Lorsqu’il s’agit d’adolescentes et d’adolescents, on recommande de remplir systématiquement un questionnaire portant sur les facteurs de risque de mauvais usage d’opioïdes, afin d’assurer un encadrement adéquat. « Quand on parle de consommation inappropriée d’opioïdes chez les adolescents, il est bien documenté qu’ils ont souvent recours à des médicaments prescrits pour d’autres membres de la famille qui sont entreposés à long terme et de manière non sécuritaire, précise Mme Pelletier. Ou encore, ce sont des médicaments qui leur ont été prescrits à eux à la suite d'une chirurgie et qui n’ont pas été rapportés à la pharmacie. » Afin de prévenir le mauvais usage chez les patientes et patients, mais également dans leur entourage, le rapport recommande aussi de planifier des séances d’information ou de concevoir un outil éducatif électronique portant sur les soins postopératoires, la prise en charge de la douleur et l’usage sécuritaire des opioïdes avant et après la chirurgie. Cela permettrait notamment de fournir des précisions sur les méthodes d’entreposage et de destruction appropriées des quantités d'opioïdes inutilisées.