MONTRÉAL, le 29 avril 2025 - Cette année, deux chercheuses du CHU Sainte-Justine se sont vu décerner le prestigieux prix Étoiles EFFERVESCENCE en reconnaissance de leur contribution remarquable pour l’innovation en sciences de la vie. Ainsi, Patricia Conrod a reçu le Prix Innovation sociale, alors que Miriam Beauchamp est lauréate du Prix Chercheuse établie. Toutes nos félicitations!
Ce concours récompense chaque année trois chercheuses ou chercheurs au Québec qui se sont particulièrement distingués par leur contribution scientifique et qui ont récemment collaboré avec l’industrie des sciences de la vie et des technologies en santé. Pour une troisième année consécutive, deux des trois personnes lauréates sont issues de notre Centre de recherche.
Miriam Beauchamp : des recherches de pointe pour améliorer la prévention et la prise en charge des traumatismes crânio-cérébraux

Neuropsychologue pédiatrique, chef de l’axe Cerveau et développement de l’enfant au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine et professeure titulaire à l’Université de Montréal, Miriam Beauchamp est une pionnière de la recherche sur les traumatismes crânio-cérébraux (TCC), communément appelés commotions cérébrales. À ce jour, elle a publié plus de 200 articles scientifiques, en plus d’avoir réalisé de nombreuses initiatives de transfert des connaissances et procédé à la validation de plusieurs outils neuropsychologiques.
Ses recherches au carrefour des neurosciences sociales et de la neuropsychologie visent à mieux comprendre le diagnostic, pronostic, traitement et prévention des TCC. Par exemple, elle a dirigé le projet KOALA (Kids Outcomes And Long-term Abilities after early chilhdood concussion), un vaste projet prospectif longitudinal qui s’intéresse à l’impact des commotions cérébrales avant l’âge de six ans. Son travail a contribué à éradiquer le mythe selon lequel les commotions cérébrales sont bénignes chez les jeunes enfants. Elle pilote également l’initiative LIFESPAN (Lifespan Investigation using Field Equipment for Sports, Physiological Assessment and Neurobehavioral sequelae of concussion), qui met à profit des équipements à la fine pointe de la technologie telle qu’une IRM mobile permettant d’évaluer les athlètes en temps réel, afin d’étudier les déterminants d'une mauvaise récupération après une commotion cérébrale.
Ses recherches mettent aussi à profit des technologies en santé numérique dynamiques et immersives (tels que les jeux vidéo sérieux ou la réalité virtuelle) pour développer de nouvelles méthodes d'évaluation et d’intervention. Elle dirige par exemple une initiative de partenariat publique-privée intitulée « Innovations en réalité virtuelle pour évaluer et optimiser les fonctions exécutives afin d’améliorer la santé mentale », qui a mené au développement d'outils engageants, immersifs et qui peuvent reproduire des scénarios du monde réel
Patricia Conrod : redéfinir la prévention en santé mentale et en dépendances
Psychologue clinicienne et chercheuse de premier plan, Patricia Conrod est une experte de renommée mondiale sur les facteurs développementaux associés à la santé mentale et l'usage de substances. Ses recherches sur les facteurs de risque et de protection pour les troubles liés à l'usage de substances ont conduit à de nouvelles approches d'intervention pour prévenir les méfaits de ces substances dans la population, en plus d’influencer les politiques sur les comportements et produits addictifs.
Grâce à son approche visionnaire et au lancement d’initiatives innovantes comme le programme PreVenture, elle a contribué à redéfinir la prévention en santé mentale et en dépendances en mettant l'accent sur des interventions personnalisées, accessibles, fondées sur des données probantes et inclusives. Ce programme de prévention basé sur des interventions centrées sur la personnalité pour promouvoir la santé mentale et réduire le risque de consommation de substances chez les jeunes est en cours de déploiement dans plusieurs provinces canadiennes et déjà utilisé dans des écoles du monde entier. Patricia Conrod exerce également un fort leadership dans le domaine de la recherche en santé mentale : co-directrice du Centre IMAGINE du CHU Sainte-Justine, une infrastructure pionnière en imagerie cérébrale pédiatrique, elle est également titulaire de la Chaire de recherche du Canada en santé mentale préventive et toxicomanie et de la Chaire de recherche en pédiatrie sociale et communautaire financée par la Fondation Dr Julien et la Fondation Marcelle et Jean Coutu. Tout récemment, elle a été nommée directrice scientifique de l’Institut des neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies des Instituts de recherche en santé du Canada, poste qu’elle occupera dès juillet 2025.