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mercredi 15 janvier 2025
Communiqué de presse

Prévenir les troubles d’usage de substances chez les jeunes grâce à un programme en milieu scolaire

MONTRÉAL, LE 15 JANVIER 2025 – Un nouvel essai contrôlé randomisé dirigé par la Dre Patricia Conrod, psychologue et chercheuse au CHU Sainte-Justine, démontre l’efficacité d’un programme bref d’interventions cognitivo-comportementales pour réduire les troubles liés à l'utilisation de substances chez les adolescentes et adolescents. Les résultats, publiés aujourd’hui dans l’American Journal of Psychiatry, montrent en effet que les élèves qui ont suivi deux ateliers en première année du secondaire ont significativement moins de troubles d'usage de substances à la fin du secondaire.

Pour arriver à cette conclusion, 3 800 élèves provenant de 31 écoles de la grande région de Montréal ont été suivis durant cinq ans, de la première à la cinquième secondaire. Une partie des écoles offrait le programme PreVenture aux élèves de secondaire 1 qui rapportent un score élevé à un questionnaire d’évaluation portant sur quatre traits de personnalité soit l’impulsivité, la recherche de sensations fortes, la sensibilité à l’anxiété et le désespoir. Les analyses statistiques rapportent une augmentation des troubles liés à l'utilisation de substances dans toutes les écoles entre la première et la cinquième secondaire, avec 10% des jeunes qui en rencontraient les critères diagnostics à la fin de leur secondaire. Or, lorsqu’on compare les écoles, on remarque une augmentation beaucoup moins prononcée de ces troubles dans celles qui ont dispensé le programme. Ainsi, selon l’année analysée, le risque de troubles liés à l'utilisation de substances était réduit de 23% à 80% dans ces écoles, par rapport à celles n’offrant pas le programme.

« Grâce à seulement deux ateliers de 90 minutes chacun, le programme a été en mesure de protéger les jeunes contre le risque de trouble d'usage de substances à long terme », se réjouit la Dre Conrod, également professeure de psychiatrie et dépendance à l’Université de Montréal et titulaire d’une Chaire de recherche du Canada en santé mentale préventive et dépendance. « C’est particulièrement prometteur dans le contexte actuel d’une crise des dépendances en Amérique du Nord. »

Ce programme est déjà implanté dans plusieurs écoles à travers le monde, notamment dans cinq provinces canadiennes et 12 états américains. Les interventions amènent les jeunes à explorer les traits de personnalité et les stratégies d’adaptation (coping) auxquelles il est possible de recourir pour faire face aux défis du quotidien. Le programme enseigne également des stratégies cognitives et comportementales qui pourront les aider à canaliser certains traits de leur personnalité pour favoriser l’atteinte de buts à long terme. « Les différences individuelles en termes de personnalité sont essentielles à une société saine et diversifiée, explique la Dre Conrod. Or, certains traits peuvent être une source de stress ou d’anxiété lorsqu’ils sont mal gérés, ce qui peut mener les jeunes à se tourner vers la consommation de substances comme soulagement temporaire. En leur enseignant d’autres stratégies plus efficaces au début de l’adolescence, nous pouvons les aider à mieux gérer les défis du quotidien. »

Citations

« Le programme de prévention PreVenture fait partie des pratiques probantes et efficaces auprès des adolescents et cette étude rigoureuse vient montrer à nouveau son efficacité, cette fois en contexte québécois. Ces travaux éclairent aussi l’importance de l’école comme milieu pour faire de la prévention auprès des jeunes et rappellent la nécessité de leur offrir des outils pour développer leur capacité à gérer diverses difficultés et risques. Pour favoriser le bien-être des jeunes québécois, il est crucial que nos gouvernements soutiennent la mise à l’échelle de ce type de pratiques préventives basées sur des données probantes. » – Karine Bertrand, PhD, professeure titulaire au département des sciences de la santé communautaire de l’Université de Sherbrooke et directrice scientifique de l’Institut universitaire sur les dépendances.

« La prévention est une des mesures les plus efficaces et gratifiantes lorsqu’on parle d’utilisation de drogues chez les jeunes. Cette étude génère des données québécoises robustes, claires et qui peuvent se traduire en actions concrètes. C’est précieux, et ça nous permet d’espérer que cette intervention soit bientôt disponible pour tous les jeunes du Québec. » – Julie Bruneau, MD, professeure en médecine familiale à l’Université de Montréal, titulaire de la Chaire de recherche du Canada en médecine des toxicomanies et directrice scientifique du pôle québécois de l’Initiative canadienne de recherche sur l’impact des substances psychoactives des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC).

« L’implantation de PreVenture dans les écoles, les services jeunesse intégrés et dans plusieurs autres milieux communautaires en Ontario a été exceptionnelle. En priorisant la prévention, ce programme basé sur les données probantes contribue à créer des environnements favorables à l’adoption de saines habitudes de vie par les jeunes, en plus de réduire leur risque de consommation de substances. » – Deb Chiodo, directrice de la gestion des données et de l’évaluation à Youth Wellness Hubs Ontario (Centre for Addiction and Mental Health – CAMH)

« Overdose Lifeline, Inc. est fier de soutenir l’équipe PreVenture dans l’expansion de ce programme facile à implanter et basé sur les données probantes. » – Justin K Phillips, MA, PDG, Indianapolis, IN, États-Unis.

« Il est crucial d’implanter et de mettre à l’échelle de programmes de prévention de l’utilisation de substances basés sur des données probantes afin de diminuer les dommages causés par l’usage précoce d’alcool et de substances dans la vie des jeunes. PreVenture a démontré que les programmes de prevention sont faisables et nécessaires pour permettre aux jeunes de mener une vie épanouie. » – Dr Steve Mathias, Co-directeur exécutif, Foundry (Colombie-Britannique).

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À propos de l’étude

L’essai contrôlé randomisé CoVenture a été financé par les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). L’objectif était d’évaluer l’efficacité du programme PreVenture, une intervention préventive en santé mentale en milieu scolaire, pour réduire le risque de trouble d’abus de substances chez les adolescentes et adolescents sur une période de cinq ans. Les 3800 élèves participants ont complété un questionnaire autoadministré en secondaire 1, visant à évaluer quatre traits de personnalité soit l’impulsivité, la recherche de sensations fortes, la sensibilité à l’anxiété et le désespoir. Les écoles ont été sélectionnées au hasard pour recevoir une formation et être en mesure de dispenser le programme PreVenture aux élèves ayant obtenu un score élevé à l’un de ces quatre traits de personnalité. Les interventions ont consisté en deux ateliers de 90 minutes en groupe, durant la première année du secondaire. Tous les élèves ont été suivis une fois par année pendant cinq ans grâce à des évaluations en ligne à l’école. La Pre Conrod soutient une équipe internationale d’expertes et experts en recherche et transfert de connaissances dédiées à la diffusion internationale de ce programme (www.preventureprogram.com).
@preventureprgm
​www.conrodventurelab.com

 

À propos du Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine

Le Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus efficaces et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit 295 chercheuses et chercheurs dont plus de 160 œuvrent en recherche clinique et plus de 580 étudiantes, étudiants et stagiaires de recherche postdoctorale. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada.
recherche.chusj.org
@CR_CHUSJ
 

Source
CHU Sainte-Justine
Renseignements

Personne-ressource auprès des médias :

Danika Landry
Conseillère - Relations médias et relations externes
CHU Sainte-Justine
514 603-8808
relations.medias.hsj@ssss.gouv.qc.ca

Personnes nommées dans le texte
Notes

Référence :

Conrod P, Stewart SH, Seguin J, Pihl R, Masse B, Spinney S, Lynch S. (2025). Ph.D. « Five-Year Outcomes of a School-Based Personality-Focused Prevention Program on Adolescent Substance Use Disorder: A Cluster Randomized Trial. » American Journal of Psychiatry.

À propos de cette page
Mise à jour le 16 janvier 2025
Créée le 17 décembre 2024
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