MONTRÉAL, le 8 octobre 2025 - Deux études dirigées par la Dre Nadia Roumeliotis, pédiatre intensiviste au CHU Sainte-Justine et chercheuse au Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine, révèlent que le retour direct à la maison après un séjour en unité de soins intensifs pédiatriques est sécuritaire pour les enfants qui répondent à certains critères spécifiques.
Dans le cadre de son programme de recherche KIDs-DISH (Kids-Discharged ICU Sent Home), la Dre Roumeliotis a analysé les pratiques de plusieurs centres hospitaliers nord-américains. Ses travaux montrent qu’environ un enfant sur quatre hospitalisé aux soins intensifs rentre directement à domicile, sans passer par une autre unité d’hospitalisation. Cette tendance concerne notamment les enfants dont les soins dépendent d’une technologie (par exemple, un problème relié à l’alimentation entérale ou à la ventilation assistée) ou ceux qui ont :
- Subi une chirurgie élective sans complication
- Une intoxication
- Une bronchiolite
- De l'asthme
- Eu une expérience antérieure de congé direct depuis les soins intensifs.
Les résultats indiquent que ces enfants ne présentent pas de risque accru de retour à l’urgence ou de nouvelle hospitalisation dans les deux semaines suivant leur congé, comparativement à des enfants avec le même profil ayant transité par une autre unité. Toutefois, lorsqu’une réadmission survient, ils sont plus susceptibles de nécessiter à nouveau des soins intensifs.
L’étude met également en lumière les avantages économiques de cette approche, en réduisant les coûts liés à l’hospitalisation. Ces résultats suggèrent que, pour des patientes et patients soigneusement sélectionnés, le retour direct à domicile peut être une stratégie efficace, à condition que les familles soient bien préparées et accompagnées. « Cette étude est particulièrement pertinente dans le contexte actuel de pression sur le système de santé, notamment dans les unités de soins intensifs et les services hospitaliers, souligne la Dre Roumeliotis, également professeure agrégée de clinique à l’Université de Montréal. Il est essentiel d’identifier les patientes et patients pouvant rentrer à domicile plus tôt, afin d’assurer à la fois l’efficacité des soins pour les enfants et leur famille et la viabilité du système dans son ensemble. »
Les prochaines étapes de recherche viseront à optimiser la préparation des familles pour le retour à domicile, en développant des outils de soutien et des protocoles clairs pour accompagner cette transition.