MONTRÉAL, le 16 novembre 2015 – Dans le cadre de la Journée mondiale de la prématurité le 17 novembre 2015, le CHU Sainte-Justine, affilié à l’Université de Montréal, brosse un portrait des découvertes qui changeront la vie des prématurés et leur famille à trois périodes critiques de leur vie : avant la naissance, lors du séjour aux soins intensifs néonatals et après leur congé de l’unité. Les multiples avancées des cliniciens-chercheurs du plus grand centre mère-enfant au Canada promettent de contribuer à prévenir, à traiter, à guérir et à soulager les bébés nés avant terme et leurs familles. Leurs travaux sont d’une importance capitale, compte tenu que la prématurité constitue la première cause mondiale de décès à la naissance et qu’elle engendre des complications physiques, intellectuelles ou psychologiques parfois graves et durables pour les 10% des enfants nés avant terme dans le monde.
PÉRIODE CRITIQUE 1 – AVANT LA NAISSANCE
Une molécule pour prévenir les naissances prématurées
Les naissances prématurées sont étroitement liées à l’inflammation des tissus de l’utérus, laquelle favorise les contractions et le travail préterme. Dans une tentative de prévenir ce phénomène et les complications liées aux naissances préterme, Mathieu Nadeau-Vallée, étudiant au doctorat en pharmacie et Sylvain Chemtob, néonatalogiste ayant plusieurs brevets de médicaments à son actif, ont trouvé un agent efficace pour inhiber l’inflammation et prévenir ou retarder les contractions utérines et les naissances prématurées, sans effet secondaire notable pour la mère ou le fœtus. Cette découverte constitue un pas de géant vers la prévention de la prématurité.
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Risque plus élevé d’accouchement prématuré chez les femmes elles-mêmes nées avant terme
Les femmes nées prématurées ont un risque plus élevé de donner naissance à un enfant prématuré. «La différence n’est pas alarmante, considérant que globalement, la grande majorité des femmes nées prématurément ont accouché à terme. Mais elle est suffisamment importante pour considérer la naissance prématurée un facteur de risque dont on pourrait tenir compte dans le suivi de grossesse», affirme la Dre Anne Monique Nuyt, qui a dirigé l’étude. Dr Nuyt est aussi la chercheure principale d’une importante étude sur le devenir des prématurés à l’âge adulte.
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Les parents d’enfants prématurés réclament «plus que des statistiques»
Les associations médicales recommandent aux médecins de parler de tous les problèmes potentiels auxquels les prématurés pourraient faire face, mais les parents désirent plus qu’une énumération de ces risques. Ils veulent savoir ce que ces risques veulent dire pour le futur de leur enfant et de leur famille, comment le fait de naître prématurément affectera leur qualité de vie. Ils veulent savoir comment fonctionne la néonatologie et comment être des parents dans une unité de soins intensifs. Tous deux néonatologistes et éthiciens cliniques, les Drs Antoine Payot et Annie Janvier étudient la communication entre les parents et les professionnels de la santé.
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PÉRIODE CRITIQUE 2 – SÉJOUR AUX SOINS INTENSIFS NÉONATALS
Bloquer la lumière de l’alimentation intraveineuse durant les premiers jours de vie accroît la survie des prématurés
En raison de l'immaturité de son appareil digestif, le bébé prématuré doit recevoir un supplément alimentaire administré par voie intraveineuse pour combler ses besoins nutritionnels élevés lors de ses premiers jours de vie. Les travaux de Jean-Claude Lavoie, chercheur, lui ont permis d’affirmer que le fait de bloquer toute exposition du mélange nutritif à la lumière réduit le taux de mortalité des enfants prématurés, en leur évitant des complications graves, comme une dysfonction pulmonaire ou une infection généralisée.
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Les probiotiques diminuent l’inflammation de l’intestin des prématurés
Le Dr Keith Barrington, néonatologiste et chercheur clinicien, a réalisé de nombreuses études visant à optimiser les soins des nouveau-nés, autant sur la nutrition que sur le support cardiovasculaire et respiratoire. Sainte-Justine a été la première institution canadienne à utiliser des probiotiques en néonatologie pour prévenir une inflammation de l’intestin grave, qui est une cause importante de mortalité et de morbidité pour les prématurés : l’entérocolite nécrosante. Le Dr Barrington et son équipe ont démontré qu’il était possible d’optimiser la nutrition des prématurés et de diminuer l’entérocolite nécrosante à l’aide de probiotiques.
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Préférer le peau-à-peau à l’incubateur grâce à des chaises zéro-gravité
Présentant de nombreux bénéfices tant pour les nouveau-nés prématurés que leur parents, la méthode kangourou est reconnue mondialement comme étant l’environnement idéal pour la famille à l’unité néonatale : à la place d’être dans un incubateur, le bébé est mis sur le corps des parents en peau-à-peau. Les recommandations les plus récentes nous incitent à implanter la méthode kangourou plus tôt et le plus souvent et le plus longtemps possible. Isabelle Milette, infirmière praticienne spécialisée en néonatalogie et spécialiste en soins du développement, a évalué l’efficacité de trois modèles de chaises zéro-gravité avec les parents et les intervenants pour sélectionner le modèle idéal et optimiser la méthode kangourou sur l’unité et l’expérience parentale. L’utilisation de la chaise zéro-gravité a allongé les sorties en méthode kangourou de jusqu’à plus de deux heures par jour en moyenne, en plus d’augmenter la fréquence des sorties.
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Voir la gorge sur grand écran, pratique pour apprendre à intuber un prématuré
Chaque année, des milliers de prématurés ont de la difficulté à bien respirer à la naissance. Pour les y aider, un respirateur et un tube sont installés dans leurs poumons. Cette procédure délicate demande une expertise que les pédiatres apprennent durant leur formation. Le vidéolaryngoscope est un outil qui permet de visualiser les structures de la gorge du bébé sur grand écran durant l’intubation, avec un meilleur éclairage. Une étude clinique réalisée par le Dr Ahmed Moussa, néonatologiste, a démontré que les pédiatres en formation apprenaient plus rapidement à faire cette procédure grâce à cet outil, ce qui devrait améliorer l’apprentissage de cette compétence par les futurs pédiatres.
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Même aux soins intensifs, le parent veut soigner son nourrisson prématuré
Il y a quelques années, les parents avaient des horaires de visite restrictifs, et le contact physique parent-enfant était minimal. Cette approche a été remplacée par des soins intégrés, où la famille fait équipe avec les intervenants pour soigner les nouveau-nés malades. Il reste que dans un environnement de soins intensifs où les bébés nécessitent une assistance technologique, les infirmières et les médecins assument la grande responsabilité des soins. Or, les parents désirent généralement participer aux soins prodigués à leur enfant. Une étude réalisée par la Dre Annie Janvier en collaboration avec l’équipe Parents en néonatologie a sondé l’opinion et l’expérience des parents et intervenants en néonatologie. Il en ressort que ceux-ci ressentent le besoin d’être informés de façon claire et transparente de la place qu’ils peuvent occuper en néonatologie, qu’on leur enseigne à participer aux soins et qu’on soutienne et encourage les pratiques parentales jugées les prioritaires.
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PÉRIODE CRITIQUE 3 – APRÈS LE CONGÉ DE L’UNITÉ
Le web, nouvel outil des parents pour soutenir la croissance en santé du prématuré
Une fois sorties de l’hôpital, les familles ont besoin d’être accompagnées, guidées et rassurées dans le quotidien avec leur enfant. La Dre Thuy Mai Luu, pédiatre à la clinique de suivi néonatal et chercheure, a développé avec Julie Gosselin, professeur en réadaptation, des ateliers et une plateforme web visant à outiller les parents d’enfants nés prématurément quant aux soins à prodiguer à leur enfant prématuré pour en soutenir le développement de la naissance à 2 ans. On y parle du comportement du nourrisson, de l’environnement sensoriel, de la position du corps, d’alimentation orale, d’interactions parents-enfant et des étapes du développement. Ce programme a été validé auprès de 50 familles. La satisfaction générale des parents est grande car ce programme répond à un besoin parental.
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La clinicienne-chercheuse Thuy Mai Luu est disponible pour échanger avec les médias.
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L’étude HAPI évalue la santé des jeunes adultes nés prématurément
Il est connu que les anciens prématurés sont à risque de maladies chroniques à l’âge adulte telles que l’hypertension artérielle, l’obstruction des poumons, l’intolérance au sucre ou l’ostéoporose. L’étude HAPI vise à évaluer la santé cardiovasculaire, respiratoire, métabolique, osseuse et rénale de 200 jeunes adultes nés prématurément comparativement à 200 contrôles nés à terme âgés de 18 ans à 29 ans. Les Dres Anne Monique Nuyt et Thuy Mai Luu, qui dirigent l’étude, cherchent vise à comprendre le pourquoi et les facteurs de risque et de protection. Une fois ces réponses obtenues, il sera plus facile de modifier les pratiques de prévention pour améliorer la santé à long terme des prématurés.
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De jeunes adultes participants à l’étude sont également disponibles aux fins d’entrevue.
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À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus rapides et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit plus de 200 chercheurs, dont plus de 90 chercheurs cliniciens, ainsi que 360 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada et le deuxième centre pédiatrique en importance en Amérique du Nord. Détails au recherche.chusj.org