Centre de recherche
jeudi 12 novembre 2020
Communiqué de presse
Un test diagnostique clinique innovant pour diagnostiquer l’encéphalomyélite myalgique (EM)
MONTRÉAL, 12 novembre 2020 – L'encéphalomyélite myalgique (EM), mieux connue sous le nom de syndrome de fatigue chronique, est une maladie chronique complexe dont l'étiologie reste mal connue, bien qu’elle touche environ 600 000 Canadiens et jusqu’à 2,5 millions de personnes aux États-Unis. Il n'existait jusqu’à ce jour aucun biomarqueur diagnostique sanguin validé ni de test pour diagnostiquer la maladie. Or une équipe du CHU Sainte-Justine et de l’Université de Montréal dirigée par Alain Moreau, professeur titulaire à la Faculté de médecine dentaire et à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal, a mis au point un test diagnostique innovant qui permet pour la première fois de tester les personnes sévèrement atteintes de l’EM et qui ne participent pas aux études cliniques à cause de la sévérité de leur état. Le résultat de ces travaux vient d’être publié dans la revue Scientific Reports.
Le pourquoi
Le développement de ce test représente le premier outil de diagnostic moléculaire pour l’EM longuement attendu par de nombreux cliniciens et les patients. Il ouvre aussi la possibilité de stratifier les patients en sous-groupes permettant de mieux comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans certains symptômes et de mieux sélectionner les patients qui pourraient bénéficier de certaines approches thérapeutiques en repositionnant certains médicaments existants.
Le comment
L'application d'une stimulation mécanique appliquée sur le bras par un brassard gonflable induit un malaise après-effort qui représente le symptôme cardinal de l’EM et permet d’obtenir une signature moléculaire précise nous permettant de différencier les sujets atteints d’EM des sujets normaux ou souffrant de conditions apparentées, par exemple la fibromyalgie. Parmi les onze microRNAs mesurés dans le test, l’élévation ou la réduction de certains d’entre eux permet de prédire la réponse thérapeutique envers certains médicaments ce qui augmente les chances de trouver la bonne thérapie en personnalisant le traitement.
Les espoirs
L’équipe de recherche poursuit le projet de voir la validation de ce test dans d’autres populations afin de déterminer si les biomarqueurs utilisés ici sont toujours aussi sensibles pour détecter l’EM et tout aussi pertinents pour lancer de nouveaux essais cliniques. Finalement, avec la vague de COVID-19, nous croyons que ce test pourra permettre le dépistage précoce de l’EM chez les personnes présentant des symptômes post-COVID-19 persistants et qui sont très similaires à l’EM afin d’intervenir précocement pour prévenir l’EM.
Merci aux partenaires de cette recherche
Cette avancée a pu être réalisée entre autres grâce au concours de patients et de nombreuses associations de patients au Canada dont l’Association Québécoise de l’Encéphalomyélite Myalgique (AQEM).
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À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus rapides et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit plus de 210 chercheurs, dont plus de 110 chercheurs cliniciens, ainsi que 450 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada et le deuxième centre pédiatrique en importance en Amérique du Nord. Détails au recherche.chusj.org
Source
CHU Sainte-Justine
Renseignements
Pour information et entrevues :
Florence Meney
Conseillère cadre
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CHU Sainte-Justine
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