À 13 ans, ma vie a basculé lorsque j'ai été diagnostiquée avec un lymphome d'Hodgkin stade III. Après seulement six mois de rémission, j'ai affronté une récidive. Ces moments sombres ont façonné ma détermination et ma résilience. Pendant ma troisième année de secondaire, j'ai suivi des cours à l'hôpital, refusant de laisser la maladie me priver de mon éducation. Chaque jour était un combat, mais aussi une opportunité de grandir et de me rapprocher de mes rêves.
Aujourd'hui, je suis étudiante au baccalauréat en biochimie et médecine moléculaire et je fais un stage au CHU Sainte-Justine, là où on m’a sauvé la vie. Travailler dans ce lieu emblématique est à la fois exaltant et intimidant. Je suis entourée de docteurs et d’experts dans le domaine, tandis que je me considère encore comme une novice. Ce sentiment d'être « petite » face à tant de connaissances et d'expérience peut parfois être accablant. Cependant, c'est aussi incroyablement motivant. J’ai la chance de travailler sur des projets passionnants et de contribuer à de grandes recherches. Au labo, je participe à un projet d'immunothérapie, axé sur l'ingénierie des cellules NK pour traiter les cancers. Participer à un projet de recherche aussi incroyable qui pourrait sauver des vies me remplit de fierté et de gratitude.
Mon autre rôle au CHU Sainte-Justine en tant que patiente-partenaire est également une expérience très enrichissante que je vis depuis quelques années. Partager mon expérience avec les équipes de recherche et de soins m'a permis de voir l'impact direct de notre travail en recherche sur les patients. Cela m'a également appris l'importance de la collaboration dans la quête de solutions médicales. Mon parcours unique et mes expériences actuelles me permettent de voir les deux côtés : celui de la patiente et celui de la chercheuse. Bien que le cancer m'ait volé une partie de ma vie, il m'a aussi offert le privilège de voir au-delà de mes petites expériences au laboratoire. Cela m'a permis de voir un véritable lien entre ce que je réalise dans mon stage et les patients du Centre de cancérologie Charles-Bruneau, à l’autre bout de l’hôpital, qui comptent sur nous pour leur redonner espoir.
À tous les étudiants qui, comme moi, peuvent parfois se sentir dépassés ou douter de la pertinence de leur travail, je veux dire ceci : vous n'êtes pas seuls. Nous avons tous des moments de doute, mais il est crucial de se rappeler pourquoi nous avons choisi cette voie. Chaque petit pas que nous faisons contribue à un progrès bien plus grand. Vous faites partie d'une mission importante. Continuez à croire en vous, à persévérer, et à rêver grand.