MONTRÉAL, le 21 juillet 2021 – Les cliniciens-chercheurs Hélène Decaluwe, Elie Haddad et Fabien Touzot et leurs collègues du Service d’immunologie-rhumatologie au CHU Sainte-Justine mettront à profit leur expertise en participant au projet national VISID dirigé à l’Hôpital d’Ottawa et à l’Université d’Ottawa pour ce qui a trait au volet pédiatrique, afin de comprendre quelle est l’efficacité des vaccins contre la COVID-19 chez les personnes ayant une immunodéficience primaire ou induite par des médicaments.
Les personnes ayant une déficience immunitaire primaire héréditaire courent un risque accru d’avoir la forme grave de la COVID-19. C’est aussi le cas des personnes atteintes de sclérose en plaques, d’arthrite et d’autres maladies à médiation immunitaire, parce que les médicaments qu’elles prennent affaiblissent bien souvent le système immunitaire.
«Heureusement, les enfants présentant des déficits immunitaires primaires semblent moins atteints par des formes graves de COVID-19 que les sujets adultes. Néanmoins, ils peuvent être moins aptes à acquérir une bonne protection après une vaccination contre le virus», indique la Dre Hélène Decaluwe, clinicienne-chercheuse en immunologie pédiatrique au CHU Sainte-Justine et professeure agrégée au Département de pédiatrie de l’Université de Montréal.
Sous la direction de la Dre Juthaporn Cowan, clinicienne-chercheuse spécialisée en maladies infectieuses à l’Hôpital d’Ottawa et professeure adjointe à l’Université d’Ottawa, l'équipe de recherche souhaite recruter 460 participants ayant une immunodéficience héréditaire ou induite par des médicaments dans 12 sites à travers le Canada (Ottawa, Montréal, Toronto, Halifax, Winnipeg, Edmonton, Calgary et Vancouver). Pour former un groupe témoin, l’équipe souhaite également recruter des personnes en bonne santé de 12 ans et plus qui n’ont pas encore été vaccinées, mais qui comptent le faire.
À l’aide d’échantillons de sang des participants, il sera possible d’étudier la réponse immunitaire aux vaccins contre la COVID-19, notamment les taux d'anticorps et la réponse des lymphocytes T. Les participants rempliront également des questionnaires et seront suivis par des professionnels de la santé pour évaluer les effets secondaires du vaccin.
«Notre étude fournira des données cruciales pour nous aider à protéger contre la COVID 19 les personnes atteintes d’une déficience immunitaire, précise la Dre Cowan. Elle nous aidera également à mieux comprendre quelle partie du système immunitaire est essentielle dans la réponse aux vaccins contre la COVID 19, ce qui permettra de mettre au point de meilleurs vaccins.»
«La contribution du CHU Sainte-Justine en recherche clinique et fondamentale dans le domaine des maladies immunitaires pédiatriques est majeure à l’échelle internationale. En participant à cette étude, il nous sera possible de comprendre l’impact de la vaccination spécifique à cette population et ainsi contribuer à pousser encore plus loin notre expertise dans la prise en charge et le suivi des jeunes patients atteints de déficits immunitaires primitifs», explique la Dre Hélène Decaluwe.
La Dre Hélène Decaluwe est également co-chercheuse principale pour le projet PITCH financé par la PSI Foundation qui vise à comprendre l'immunité protectrice contre la COVID-19 chez les enfants.
Les anticorps se développent après une infection aiguë par le SRAS-CoV-2, mais les niveaux d'anticorps peuvent rapidement diminuer chez certains individus, en particulier si l'infection est bénigne ou asymptomatique. De nouvelles données suggèrent que l'immunité à long terme peut également être fournie par les lymphocytes T, qui sont essentiels au contrôle et à l'éradication des infections virales ainsi qu'à la mémoire immunitaire.
Il existe actuellement très peu de données sur la réponse immunitaire des lymphocytes T chez les enfants infectés par la COVID-19. Dans la présente étude, l’équipe de recherche mesurera la réponse des lymphocytes T 2, 6 et 12 mois après l'infection confirmée par la COVID-19.
Les participants font également partie d'une autre étude conjointe (étude PATCH) examinant la réponse des anticorps à la COVID-19 et l’équipe de recherche souhaite comparer la réponse des lymphocytes T et des anticorps à des moments similaires sur une période d'un an. Les données obtenues pourront éclairer les politiques de santé publique et les objectifs optimaux de la couverture vaccinale contre la COVID-19 pour les adultes et les enfants.
«Il faut savoir que c'est la durée de l'immunité au SARS-CoV-2 qui déterminera l'évolution de cette pandémie», conclut la Dre Hélène Decaluwe.
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À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus rapides et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit plus de 210 chercheurs, dont plus de 110 chercheurs cliniciens, ainsi que 450 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada et le deuxième centre pédiatrique en importance en Amérique du Nord.