Centre de recherche
vendredi 11 février 2022

Célébrons les femmes et des filles de science!

Pleins feux sur la Dre Elsa Rossignol

MONTRÉAL, 11 février 2022 – Afin de souligner la Journée internationale des femmes et des filles de science, une initiative mise en œuvre par l’ONU-Femmes et l’UNESCO, le CHU Sainte-Justine souhaite vous présenter le parcours de la Dre Elsa Rossignol, récemment détentrice d’une Chaire de recherche du Canada en neurobiologie de l’épilepsie – Niveau 2 et de fonds de recherche importants des Instituts de recherche en santé du Canada et du National Institutes of Health aux États-Unis.

Q. La médecine ou la science

R. La médecine et les neurosciences se sont rejointes très tôt dans mon parcours de vie, ma mère étant médecin généraliste spécialisée en pédiatrie et mon père étant un neuroscientifique passionné et érudit. Chez moi, toutes les questions étaient bonnes et la nature n’avait de cesse de nous émerveiller.

Comme étudiante, je me suis d’abord orientée vers la médecine, car j’avais ce désir profond de travailler auprès des enfants, mais assez tôt dans mon parcours, je me suis intéressée à la biologie et à la science.

Déjà, comme étudiante en médecine, j’ai eu l’immense privilège d’explorer le milieu de la recherche en intégrant, comme stagiaire, le laboratoire du Dr Guy Rouleau, ce qui m’a permis de découvrir le monde fascinant de la neurogénétique, cette discipline à mi-chemin entre les neurosciences et la génétique médicale et qui a profondément transformé notre compréhension des maladies neurologiques.

Q. Quels sont vos champs d'intérêt en recherche?

R. J’aspire à mieux comprendre les bases biologiques de l’épilepsie et des troubles du neurodéveloppement.

En utilisant les nouvelles techniques de génétique moléculaire, nous pouvons maintenant identifier les causes des symptômes chez nombre d’enfants pour lesquels nous n’avions pas d’explications précédemment.

En parallèle, nous mettons au point des modèles pré-cliniques afin d’étudier les mécanismes par lesquels certains changements génétiques que nous identifions chez les patients affectent le développement des circuits neuronaux et mènent aux maladies.

La majorité de nos patients demeurent réfractaires aux traitements actuels. Selon moi, l’approche mécanistique constitue le meilleur moyen pour comprendre les maladies et identifier de nouvelles voies thérapeutiques afin d’ultimement améliorer les soins et le devenir de nos patients.

Q. Qu’est-ce que cela vous apporte de travailler avec des enfants? En tant que mère?

R. Travailler avec des enfants et leur famille est un réel privilège. J’ai toujours eu l’intuition que si l’on arrive à contrôler les symptômes les plus pénibles pour un enfant et à diminuer sa souffrance, la vie reprend toujours le dessus.

Au quotidien, les enfants nous apportent de la joie pure. C’est une chance inouïe de les voir grandir et progresser. D’ailleurs, après quelques années de carrière, certains de mes premiers patients transitent maintenant vers l’âge adulte et je suis émue d’être témoin de leur cheminement.

Comme mère, on comprend qu’il y a beaucoup de choses que l’on n’apprend pas en médecine. On les découvre quand on devient parent. Cela a sans aucun doute changé ma pratique. Je suis devenue moins dogmatique et plus souple dans mon approche.

Q. Quel est votre regard sur la présence des femmes et des filles dans le domaine des sciences?

R. Durant mes études et ma carrière, je n’ai jamais vraiment porté attention au fait que j’étais une femme. Les défis auxquels je me heurte sont ceux d’être à la fois une médecin et une chercheuse : les mêmes défis avec lesquels jonglent tous les cliniciens-chercheurs.

Pour moi, la diversité de profils et d’horizons dans un milieu de pratique ou au sein des équipes de recherche est enrichissante et précieuse. Elle nous aide à trouver de meilleures idées, de meilleures solutions, et des approches plus novatrices.

Certes, l’avantage d’interagir avec des femmes compétentes et brillantes est d’être guidée sur certains aspects de notre carrière nécessitant une bonne compréhension des enjeux systémiques. Les femmes sont parfois plus humbles; elles n’ont pas le réflexe de soumettre leur candidature à des bourses ou à des prix. Même pour les demandes de soutien financier, elles évaluent à la baisse leur budget. Il est donc parfois très utile de se faire guider par des chercheuses d’expérience, ayant appris à naviguer le système. Je bénéficie du travail de toutes celles qui ont ouvert la voie aux femmes en médecine et en recherche. Je suis très reconnaissante envers mes collègues féminines qui m’ont guidée à travers les années. Pour ne pas la nommer, merci à la professeure Graziella Di Cristo : ses conseils à des moments clés m’ont été précieux au fil des ans.

En parallèle, j’ai eu la chance d’être soutenue par des mentors masculins généreux et dévoués, m’ayant encouragée à me dépasser, à aller au bout de mes questions scientifiques : Jacques Michaud, Jean-Claude Lacaille, Michel Vanasse et Gord Fishell m’ont enseigné à viser l’excellence tout en valorisant l’apport des autres et la collaboration pour le bien commun. En vérité, l’important c’est d’avoir des mentors qui croient en nous. Peu importe leurs horizons!

Q. Qu'aimez-vous faire le plus en dehors du travail?

R. Comme mère d’un jeune enfant, je redécouvre le plaisir des activités ludiques de l’enfance. On aime profiter de l’hiver, de la nature. J’aime également jouer du piano, lire, aller au théâtre, écouter de la musique : beaucoup de petites choses qui enrichissent notre vie de famille au quotidien.

Q. Un dernier mot

R. Le quotidien d’une clinicienne-chercheuse et d’une mère est un rôle d’équilibriste : on doit réajuster les priorités en continu. La solution est d’être soutenue par des gens compétents, autonomes, et solides!

Source
CHU Sainte-Justine
Renseignements

Maude Hoffmann
Communications, Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
maude.hoffmann.hsj@ssss.gouv.qc.ca

Personnes nommées dans le texte
À propos de cette page
Mise à jour le 22 février 2023
Créée le 17 mai 2022
Signaler ou faire une remarque
 

Voir Grand pour l’amour des enfants

Avec le soutien de donateurs comme vous au cœur de la campagne majeure Voir Grand, nous conduisons les équipes soignantes vers les opportunités de la science et des nouvelles technologies pour que chaque enfant, où qu’il soit au Québec, accède au savoir-faire et au savoir-être uniques du CHU Sainte-Justine. Ensemble, unissons nos forces pour leur avenir.

Merci de voir grand avec nous.

Vous pouvez également faire votre don par la poste ou par téléphone au numéro sans frais 1-888-235-DONS (3667)

Nous contacter

514 345-4931

Légal

© 2006-2014 Centre de recherche Azrieli du CHU Sainte-Justine.
Tous droits réservés.
Avis légaux  Confidentialité  Sécurité

Avertissement

Les informations contenues dans le site « CHU Sainte-Justine » ne doivent pas être utilisées comme un substitut aux conseils d’un médecin dûment qualifié et autorisé ou d’un autre professionnel de la santé. Les informations fournies ici le sont à des fins exclusivement éducatives et informatives.

Consultez votre médecin si vous croyez être malade ou composez le 911 pour toute urgence médicale.

CHU Sainte-Justine