Montréal, le 15 juin 2021 – La pandémie de la COVID-19 a mis bien des activités de la société sur pause, mais cela n’a pas empêché les forces scientifiques de se mobiliser, de repenser les façons de faire de la recherche, et de se réinventer. Ce fut particulièrement le cas en ce qui a trait à l’Unité collaborative en recherche translationnelle (UCRT), fruit d’un partenariat entre le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) et le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine (CR-CHUSJ).
Les chercheurs et collaborateurs des deux institutions ont en effet mis à profit les derniers mois et leurs défis uniques pour parfaire la mise en commun de leurs ambitieux projets, dont l’établissement d’un espace laboratoire conjoint situé au CR-CHUSJ, inauguré le 3 juin dernier, et le déploiement de plateformes technologiques d’avant-garde à même ces espaces.
Combiner nos expertises pour vaincre de multiples maladies
Immuno-oncologie, néonatologie, maladies rares… un portfolio de 15 projets novateurs est déjà en cours, dont 11 cofinancés par les deux institutions et 4 ayant obtenu un financement externe. Allant au cœur de la compréhension des maladies, ils rassemblent les forces vives du CNRC et du CR-CHUSJ, dans l’objectif de développer une médecine de précision au service de la santé des mères et des enfants. Avec point de mire, la volonté de nourrir l’innovation en science et en santé, pour toujours aller plus loin, à la fine pointe de ce que la technologie moderne peut offrir aux patients.
L’UCRT permet l’extension et la synergie des expertises et capacités de recherche des deux institutions afin de développer des technologies avancées en termes de prévention, de diagnostic et d’intervention, et de favoriser leur transfert vers le chevet du patient. Les laboratoires du CNRC au sein du CR-CHUSJ sont un véhicule important de ce mariage en permettant l’intégration du personnel, du savoir-faire et des plateformes technologiques communes.
« L’unité collaborative permettra le déploiement d’une structure qui vient soutenir l’innovation et favoriser l’excellence scientifique. Elle contribue à la croissance des capacités en recherche et confirme notre leadership mondial dans le domaine de la recherche mère-enfant, souligne le Dr Jacques L. Michaud, directeur de la recherche au CHU Sainte-Justine. Nous sommes extrêmement heureux de ce partenariat et de ses retombées futures. »
>> Projets phares de cette collaboration
Des possibilités infinies
Les mois et les années à venir seront l’occasion d’approfondir et de poursuivre les possibilités infinies qu’ouvre ce partenariat en ce qui a trait à l’essor de la recherche porteuse de guérison.
L’UCRT en quelques chiffres :
- 15 projets en cours
- Cinq axes de recherche :
- Immuno-oncologie
- Périnatologie
- Maladies rares
- Micro- et nanodispositifs biologiques
- Produits thérapeutiques et maladies
- 23 équipes de recherche
- 1,35 M$ en investissements
Parmi les projets phares de cette collaboration, mentionnons :
Affronter de futures pandémies |
La pandémie actuelle lève le voile sur l’importance d’être préparé adéquatement à répondre rapidement à de nouveaux pathogènes ou aux mutations émergentes de pathogènes connus. Cette préparation passe par une compréhension des cibles qui sont reconnues par le système immunitaire humain. La création d’une plateforme microfluidique de pointe automatisant la découverte et la caractérisation de ces cibles permettra d’orienter et d’accélérer le développement de nouveaux vaccins pour assurer une protection collective à long terme. |
Nouvelle immunothérapie novatrice contre le cancer |
De grandes avancées en immunothérapie ont été accomplies depuis une dizaine d’années, entre autres dans le développement d’immunothérapie cellulaire basée sur la reconnaissance d’une protéine (récepteur antigénique chimérique ou en anglais, chimeric antigen receptor (CAR)). Bien que cette approche ait prouvé son efficacité contre les leucémies, elle est toutefois peu efficace pour le traitement des tumeurs solides. Le CR-CHUSJ et le CNRC combineront leurs expertises afin de développer et déployer une stratégie innovante permettant de produire des cellules CAR plus performantes à partir de cellules NK (cellules natural killer) reconnues pour leur capacité à « tuer » les cellules cancéreuses, dérivées de cellules souches. Ces avancées permettront d’accélérer le développement de thérapies cellulaires innovantes pour le traitement d’un large éventail de cancers. |
Des sphéroïdes pour améliorer les traitements contre les tumeurs |
En faisant croître des cellules cancéreuses en trois dimensions dans un pétri – sphéroïdes – il est possible de mimer l’environnement tumoral et le comportement des tumeurs. Grâce à une technologie de microscopie à fluorescence de pointe, nous pouvons mieux visualiser l’effet du micro environnement, ce qui permet de favoriser la découverte de nouveaux médicaments moins toxiques et plus efficaces. |
Prévenir les naissances prématurées |
Les naissances prématurées représentent un défi médical important dû aux impacts considérables à court, moyen et long termes sur la santé des enfants. Une grande portion de ces naissances avant terme est due à une inflammation du placenta associée à des infections non diagnostiquées. Bien que cette condition puisse être prise en charge efficacement, aucun test diagnostique n’a encore été développé. Ici, les deux institutions s’unissent afin d’adapter et de transférer un test, fruit d’années de recherche, aux besoins des cliniciens et de leurs patients. Le but ultime étant de traiter l’inflammation et ainsi réduire le nombre de naissances prématurées. |
Lutte contre les maladies rares |
Une maladie rare affectant à la fois la fréquence cardiaque et les mouvements péristaltiques de l’intestin, nommée « dysrythmie intestinale et auriculaire chronique » (DIAC), a récemment été découverte au CR-CHUSJ. Cette maladie consiste en un syndrome grave causé par une mutation génétique rare, dont la majorité des cas connus sont situés au Québec. En combinant l’expertise clinique hors pair en cardiologie pédiatrique du CHUSJ et les technologies moléculaires de pointes du CNRC, il sera possible d’étudier les mécanismes biologiques sous-jacents et les gènes responsables de ce syndrome afin d’identifier des voies de traitement potentielles pour les patients. |
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À propos du Centre de recherche du CHU Sainte-Justine
Le Centre de recherche du CHU Sainte-Justine est un établissement phare en recherche mère-enfant affilié à l’Université de Montréal. Axé sur la découverte de moyens de prévention innovants, de traitements moins intrusifs et plus rapides et d’avenues prometteuses de médecine personnalisée, il réunit plus de 210 chercheurs, dont plus de 110 chercheurs cliniciens, ainsi que 450 étudiants de cycles supérieurs et postdoctorants. Le centre est partie intégrante du Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine, le plus grand centre mère-enfant au Canada et le deuxième centre pédiatrique en importance en Amérique du Nord.