Centre de recherche
lundi 13 novembre 2023
4,1M$ pour mieux comprendre les troubles du sommeil chez les enfants autistes
Un projet multicentrique international co-dirigé par les chercheurs Guillaume Dumas, Sarah Lippé et le Dr Sébastien Jacquemont au Centre de recherche du CHU Sainte-Justine a obtenu un prestigieux financement de la Simons Foundation Autism Research Initiative (SFARI), une fondation américaine majeure dans le domaine de la recherche sur l’autisme. Mené conjointement avec l’Hôpital SickKids de Toronto, l’Université de Californie à San Diego, l’Université de Californie à Los Angeles et l’Université de Pennsylvanie, ce projet constitue la toute première étude à grande échelle visant à recueillir des données sur l’activité cérébrale lors du sommeil chez les enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA).
Des données fiables sur le sommeil, recueillies à la maison
Si les troubles du sommeil sont très prévalents chez les personnes ayant un TSA, on en sait encore très peu sur les mécanismes sous-jacents à ces troubles ou même sur la structure de sommeil en général de cette population. De plus, on ignore encore comment le sommeil et les troubles du spectre de l’autisme s’influencent mutuellement. « Un immense défi, surtout en contexte pédiatrique, c’est d’être en mesure de collecter suffisamment de données comparables », souligne le Dr Jacquemont, généticien et professeur au département de pédiatrie de l’Université de Montréal. « C’est pourquoi une collaboration internationale de grande ampleur comme celle que nous avons mise en place est essentielle! »
Grâce à un appareil d’électroencéphalogramme (EEG) portatif, les équipes canadiennes et américaines seront en mesure de recueillir à domicile des données sur le sommeil d’environ 500 enfants. « En menant cette collecte dans le milieu de vie de l’enfant plutôt qu’en laboratoire, nous serons en mesure d’avoir des données beaucoup plus représentatives de la réalité, en plus de réduire au minimum le stress pour les enfants participants », explique Sarah Lippé, également professeure au département de psychologie de l’Université de Montréal.
Des biomarqueurs objectifs pour des suivis efficaces
L’étude se penchera plus spécifiquement sur certaines des mutations génétiques les plus fréquemment associées à l’autisme, ainsi qu’à d’autres troubles du neurodéveloppement ou de santé mentale. « Ce sont des mutations qui sont repérées en clinique à tous les âges de la vie d’un enfant, du stade de fœtus à l’adolescence, précise le Dr Jacquemont. Notre étude vise à identifier des biomarqueurs objectifs qui nous renseigneront sur la sévérité et l’évolution de la condition. De tels biomarqueurs nous permettront aussi de s’assurer que les traitements et les suivis thérapeutiques sont efficaces dans chaque cas. »
L’équipe mettra à profit l’intelligence artificielle pour analyser les données recueillies. « L’analyse automatique des données nous permettra entre autres de faire des modèles normatifs, qui serviront de références pour d’autres études à venir », souligne le chercheur Guillaume Dumas.
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